Une nouvelle étude a mis en évidence un lien possible entre les PAN et les essais nucléaires
Dans un nouvel article préliminaire utilisant les données de VASCO et POSS-I, les docteurs Stephen Bruehl et Beatriz Villarroel ont découvert plusieurs milliers de phénomènes transitoires inconnus.

Dans un article très attendu, désormais disponible en prépublication sur Research Square, les auteurs présentent de nouvelles preuves à l'appui de leur hypothèse concernant la présence d'objets inconnus dans l'orbite terrestre.
Pour tester cette hypothèse, ils ont utilisé le Palomar Observatory Sky Survey (POSS-I) et examiné deux plaques photographiques astronomiques du ciel prises à des moments différents, dans le cadre du projet VASCO, une initiative scientifique citoyenne dans laquelle des volontaires ont été invités à rechercher des différences entre les deux plaques.
Afin d'éviter toute erreur d'identification, ils n'ont utilisé que des données antérieures au lancement du premier satellite artificiel en 1957.
Les résultats ont révélé des associations significatives (p = 0,008) entre les essais nucléaires et les transitoires observés, ces derniers étant 45 % plus susceptibles de se produire à des dates situées à +/- 1 jour des essais nucléaires.
Sur un nombre initial de 107 875 transitoires détectés entre 1949 et 1957, les auteurs ont noté que :
Sur les 2 718 jours de cette période, des transitoires ont été observés pendant 310 jours (11,4 %). Dans l'échantillon global, le nombre de transitoires par date variait de 0 à 4 528 (sur plusieurs sites et plusieurs plaques), avec une moyenne tronquée de 5 % = 10,09 et une médiane = 0,0.
Comme plusieurs observatoires pouvaient enregistrer le même objet présumé à la même position lors de la rotation de la Terre, ou le même objet présumé se déplaçant autour de la Terre et s'arrêtant temporairement, augmentant ainsi le nombre de transitoires provenant d'une même source, le chiffre de 4 528 ne peut être interprété comme le nombre d'objets présents dans l'espace à un moment donné. Néanmoins, le fait qu’un minimum de 0 ait été détecté montre qu'il s'agit d'un phénomène distinct.
Quatre expositions de la région du ciel de 3 × 3 arcmin centrée sur le triple transitoire identifié en juillet 1952. En haut à gauche : image rouge POSS I du 19 juillet 1952 à 8 h 52 (UT) contenant le triple transitoire juste au-dessus du centre. En haut à droite : image bleue POSS I de 10 m de la même région prise immédiatement après, sans trace du triple transitoire. En bas à gauche et à droite : images POSS I rouge (à gauche) et bleue (à droite) prises deux mois plus tard (14 septembre 1952) montrant que le phénomène transitoire avait toujours disparu. Adapté de Solano et al. (2024).
Les auteurs ont émis l'hypothèse que les séquelles des essais nucléaires et des objets non identifiés volant dans l'atmosphère réfléchissant la lumière du soleil pourraient être responsables. Dans leur article, ils expliquent :
Le nombre de rapports d’observations de PAN était significativement plus élevé pendant une période d'essais nucléaires (moyenne tronquée à 5 % = 3,68) qu'en dehors d'une période d'essais nucléaires (moyenne tronquée à 5 % = 3,31 ; Mann-Whitney U = 447 057, p = 0,008), ce qui suggère un certain degré d'association entre ces deux résultats.
Les transitoires se sont produits significativement plus souvent pendant une période d'essais nucléaires qu'en dehors de celle-ci, Chi-carré (1) = 6,94, p = 0,008. Nous notons que 15,6 % des dates d'essais nucléaires étaient associées à au moins un transitoire, alors que seulement 10,8 % des dates en dehors d'une période d'essais nucléaires étaient associées à un transitoire. Nos résultats indiquent que le rapport de risque relatif d'un phénomène transitoire pendant une période d'essais nucléaires (par rapport à une période hors essais nucléaires) était de 1,45 (IC à 95 % : 1,10-1,90). Ainsi, un phénomène transitoire était 45 % plus susceptible d'être observé pendant une période d'essais nucléaires qu'en dehors d'une telle période.
Nuage de points représentant le nombre total de transitoires identifiés par rapport au nombre total de rapports PAN indépendants pour les dates auxquelles au moins un transitoire s'est produit (n = 310). Les deux variables ont été transformées en log10 afin de faciliter la mise à l'échelle et d'améliorer la clarté.
Les auteurs notent également un changement de comportement à partir de 1956 :
La dernière date à laquelle un phénomène transitoire a été observé pendant une période d'essais nucléaires dans cet ensemble de données est le 17 mars 1956, malgré 38 essais nucléaires supplémentaires en surface au cours des 13 mois suivants de la période étudiée.
Une étude antérieure sur les associations entre les rapports de PAN et les sites de production et d'assemblage d'armes nucléaires (à l'exclusion des essais nucléaires) a conclu que l'activité élevée des PAN sur ces sites a commencé en 1948, a augmenté de manière spectaculaire et s'est poursuivie jusqu'en 1952, avant de diminuer fortement en 1953 et de rester faible jusqu'en 1975 (fin de la période étudiée).
Cette diminution soudaine et soutenue des signalements de PAN dans les installations de production nucléaire en 1953 s'est produite malgré la mise en service de nouvelles installations importantes de production et d'assemblage d'armes nucléaires au cours de cette période (par exemple, les sites de Savannah River et de Pantex).
On peut se demander si la réduction des transitoires au début de l'ère spatiale était une réaction des objets présumés pour échapper à la collecte de données par des plateformes spatiales.
Nous avons détecté une faible corrélation positive, bien au-delà du hasard, entre le nombre de transitoires observés et le nombre de PAN signalés à une date donnée.
D'autres analyses ont indiqué que pour chaque PAN supplémentaire signalé à une date donnée, il y avait une augmentation de 8,5 % du nombre de transitoires observés à cette date. Dans l'ensemble, les résultats de cette étude ont confirmé notre hypothèse spéculative selon laquelle les transitoires présentent un certain degré d'association avec les essais nucléaires et les signalements de PAN.
Les auteurs mettent aussi en garde contre une interprétation excessive de leurs résultats.
Nos conclusions apportent un soutien empirique supplémentaire à la validité du phénomène des PAN et à son lien potentiel avec les activités nucléaires, en fournissant des données qui vont au-delà des rapports de témoins oculaires.
La possibilité que certains transitoires représentent des événements PAN capturés sur des plaques photographiques avant le lancement du premier satellite artificiel ne peut être exclue.
L'importance ultime des associations rapportées dans le présent travail pour améliorer la compréhension des transitoires et des PAN reste à déterminer.