L'interview du Col. John B. Alexander par Shawn Ryan
Il y a quelques jours, Shawn Ryan a publié sur sa chaîne Youtube une de ces interviews fleuves qu'il affectionne, intitulée "Applications militaires du paranormal"

Pour rappel, Shawn Ryan, ancien Navy Seal est bien connu pour son engagement auprès des vétérans et son soutien à la recherche sur les psychédéliques dans le traitement des troubles dont souffrent les anciens combattants. Il reçoit le colonel John B. Alexander, retraité de l'armée, qui, après des débuts dans l'infanterie, rejoint très vite les services de renseignement militaire. Connu pour avoir travaillé sur les phénomènes psychiques et paranormaux, ainsi que sur les armes non létales, il a publié “Reality denied” en 2017, ouvrage dans lequel il retrace ses expériences extraordinaires.
Après une courte introduction, la première question porte sur l'expérience du colonel au Skinwalker Ranch, nous plongeant au cœur du sujet. Celui-ci évoque une force à l'œuvre dans ce lieu et revient sur les manifestations auxquelles il a assisté (les mutilations animales par exemple). Il décrit le phénomène à l'oeuvre dans ce lieu comme “certainement intelligent et certainement non humain”.
L'entretien se poursuit en suivant le fil de la vie et de la carrière du colonel. Après une brève séquence sur l'enfance, la guerre du Vietnam, où il a servi dans les Forces Spéciales, est longuement évoquée. Il replace l'intervention américaine dans le cadre de la théorie des dominos. Les relations tendues entre les USA et les soviétiques seront un fil rouge de la carrière du colonel.
En décembre 1980, il écrit un article dans Military Review sur “le nouveau champ de bataille intermédiaire”. Il y développe le potentiel militaire des capacités psychiques. Cet article va le propulser à l'INSCOM sous les ordres du Général “Bert” Stubblebine. Pour celui-ci, “il s'agissait de ne pas éliminer les choses simplement parce que vous ne les comprenez pas”. Ce point de vue va permettre à John Alexander de développer des recherches en laboratoire sur les capacités psychiques et les phénomènes paranormaux ou inexpliqués.
Durant l'entretien, certains des travaux supervisés par le colonel Alexander sont évoqués et il nous offre quelques exemples d'expériences personnelles directes.
Les recherches de John Alexander ont porté sur les “Near Death Expérience” (NDE), les expériences de mort imminentes avec sortie de corps. À cette occasion, il rencontrera Elizabeth Kubler-Ross et Raymond Moody. Mais bien avant cela, au Vietnam, il avait été présenté au cas le plus marquant de NDE. Il nous raconte donc l'histoire extraordinaire de Jim qui, lors d'un crash d'hélicoptère, a vécu une sortie de corps, et une rencontre avec “une silhouette encapuchonnée”.
Il s'est aussi intéressé aux allégations de télékinésie et de “pliage de cuillère”. John Alexander nous révèle que non seulement il a mené des travaux inspirés des spectacles du controversé Uri Geller, mais aussi qu'il a enseigné la technique permettant de plier du métal sans intervention physique sur celui-ci.
Dans la même période, il a supervisé un programme de recherche sur l'effet Hutchinson avec l'inventeur éponyme qu'il décrit avec humour comme un “garçon qui aimait s'asseoir et regarder des étincelles”. Le thème de la vision à distance et le programme Stargate sont ici abordés très brièvement, de même que les travaux sur la Programmation Neuro Linguistique.
Une longue séquence de l'entretien est consacrée à l'étude de la perception primaire aux côtés de Cleve Backster. D'abord, John Alexander nous décrit comment, avec un polygraphe, Cleve a mis en évidence que les plantes non seulement répondaient à la douleur, mais répondaient de la même manière à l'intention de leur infliger des sévices. Ensuite, Cleve a poursuivi ses travaux avec la surveillance des leucocytes oraux, les globules blancs de la bouche. L'expérience consistait à prélever un échantillon de salive sur un sujet humain puis à brancher l'échantillon sur un polygraphe. Le sujet rentrait chez lui où il regardait un programme télé ayant un contenu à fort potentiel émotionnel. À de nombreuses reprises, Cleve et son équipe ont pu enregistrer une réponse du polygraphe. À distance. Le colonel a lui-même été un sujet de cette expérience. Le polygraphe aurait réagi à distance avec ses propres cellules alors qu'il était stressé pendant une conférence.
Le thème OVNI est aussi abordé. Le colonel relate les péripéties qui ont amené à la création du très secret “Programme de physique théorique avancée” dont les recherches étaient clairement orientées sur l'aspect physique des Ovnis . Encore une fois, il replace les événements dans le contexte de l'époque. Contexte dans lequel les gens du NORAD qui voyaient des “choses”, ne pouvaient pas les signaler car “cela n'améliorerait pas leur carrière”. Ils se sont beaucoup intéressés aux incidents majeurs rapportés : l'incident de Téhéran et l'incident de la forêt de Rendlesham. John Alexander se déclare très intéressé par les “phénomènes trans-médiums”, air/océan, mais aussi air/terre comme au Ranch Skinwalker. Il fait d'ailleurs un parallèle entre l'incident de Rendlesham et le Ranch Skinwalker. En effet, il a découvert que ce n'était pas le premier incident Ovni sur la base. Et d’après lui, les incidents se poursuivent encore. Comme au ranch. Il revient longuement sur le cas “Cash-Landrum” au Texas en 1980, cas pourtant très décrié. Il maintient cependant qu'il ne fait aucun doute que les événements se sont déroulés comme les témoins l'ont rapporté. Les blessures dont ceux-ci ont souffert en seraient la preuve. Malgré cela, il confirme qu'aucun hélicoptère ne se trouvait sur zone ce jour-là. Et c'est tout le problème du sujet Ovni souligne-t-il. Rappelant qu’il existe des centaines d'autres incidents, inexpliqués et inexplicables avec les connaissances scientifiques dont nous disposons aujourd'hui. Et il arrive beaucoup trop souvent, notamment des cas de neutralisation des armements liés à ces phénomènes. Ce qui représente un sacré problème pour la sécurité militaire.
À la question : “mais que sont-ils”, il répond en rejetant l'hypothèse extra-terrestre. Il lui préfère “ultra- terrestre” signifiant ainsi que ces phénomènes sont de l'ordre de la distorsion interdimensionnelle et temporelle. Il souligne que des rapports d'incidents existent dans toutes les cultures depuis des milliers d'années. Par conséquent, plus qu'une explication matérialiste, peut-être devrions-nous tourner notre regard vers le phénomène de la conscience.
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