Les Anciens Égyptiens revendiquent la construction de leurs pyramides
Preuves scientifiques à l’appui.
Nous, voyageurs du 21ᵉ siècle, arrivons avec nos croyances et nos préjugés devant l’immense civilisation égyptienne. Nous sommes désemparés devant les merveilles qui nous dépassent tant nous avons du mal à les comprendre.
Certains se sont arrogés le droit de remettre en cause l’Histoire à la lumière de leurs imaginations, voire de leurs délires, ou pire, de leurs intérêts personnels.
Ils oublient les preuves historiques, scientifiques, obtenues au prix d’un travail acharné. Ils veulent faire coïncider leurs assertions fictives à l’histoire.
Les preuves historiques reconnues et validées par tous les historiens et scientifiques, comme les études au carbone 14 pour la datation, et nous offrent le bon chemin à suivre.
Sur les chantiers de fouilles archéologiques, des artefacts, des textes et des peintures, nous montrent les éléments de recherches et de traductions. Autant de preuves admises par tous.
Des instituts d’état comme l’IFAO (Institut Français d’Archéologie Orientale) basé au Caire, publient des ouvrages scientifiques qui font l’unanimité de par le monde scientifique et universitaire.
Entreprendre des études d’égyptologie demande du temps. Certaines personnes rejettent ce travail contraignant qui les obligerait à contredire leur imagination.
En archéologie, obtenir ne serait-ce qu’une preuve irréfutable relève du défi, mais elle permet de démontrer des faits incontournables et incontestables au moment de leur découverte.
Voici quatre preuves que nous pouvons étudier.

1 - Les papyrus de Wadi el-Jarf
De très récentes découvertes d’une importance capitale ont été faites sur les bords de la mer Rouge par une expédition conjointe de l’IFAO du Caire, de l’université de la Sorbonne, et de l’université d’Assiout. À partir de 2011, Pierre Tallet de l’université de la Sorbonne a conduit ces fouilles et continue de travailler sur les sites.
Le site d'Ouadi el-Jarf se trouve sur la côte occidentale du golfe de Suez à 23 kilomètres de la ville de Zafarana, au pied du monastère de Saint-Paul, dans le désert égyptien. Des galeries ont servi d’habitat et à entreposer et stocker du matériel, ainsi que les barques pour se rendre sur les mines cuivre de l’autre côté de la mer Rouge. Elles étaient installées en forme de dents de peigne, des bateaux pouvaient y être démontés et stockés pour un usage ultérieur. Pierre Tallet a mis au jour 800 fragments de papyrus sur ce site. Il s’agit de grands dépôts documentaires retrouvés dans les systèmes de fermetures des galeries G1 et G2 du site.
Ce sont des journaux quotidiens comptables qui rapportaient tous les travaux effectués par les équipes de l’inspecteur Merer (ancien empire). Ses équipes, ou ‘phylés, disposaient de leurs propres dénominations. Elles étaient composées d’une quarantaine de personnes, celle sous l’autorité de Merer s’appelait ‘la Grande’.
Merer n’était pas le seul inspecteur, l’inspecteur Dedi accomplissait les mêmes tâches avec des équipes similaires portant d’autres noms. L’inspecteur Merer, auquel la majorité des papyrus retrouvés appartiennent, inscrivait tous les soirs sur ses papyrus, pendant des mois, les opérations de transport des pierres provenant des carrières de calcaire de Toura nord et Toura sud. Ces pierres étaient destinées à revêtement de la grande pyramide de Khéops sur le plateau de Giza.
En revanche, le calcaire nummulitique était destiné au remplissage interne de la pyramide. Ces pierres n’étaient pas taillées, mais brutes. Parfois les égyptiens utilisaient une sorte de mortier afin de combler les espaces entre les pierres et c’est encore visible de nos jours sur place. La chambre supérieure de la pyramide de Khéops a été construite en granit d’Assouan.
Voici une traduction d’un passage de papyrus (retranscription véritable de la langue égyptienne ancienne spécifique de l’Ancien Empire.
Jour 21 : l’inspecteur Merer passe la journée avec sa phylé ‘équipe’ à charger un bateau de transport à Toura nord ; embarquer depuis Toura l’après-midi.
Jour 22 : passer la nuit à Ro-Ché Khoufou’. Le matin , embarquer depuis Ro-Ché Khoufou ; naviguer vers Akhet Khoufou ; passer la nuit aux Chapelles d’Alkhet Khoufou.
Jour 23 : le directeur des 10ᵉ Hesi passe la journée avec sa section navale dans Ro-Ché Khoufou, parce qu’il a été décidé qu’il appareille ; passer la nuit à Ro-Ché Khoufou.
Jour 24 : l’inspecteur Merer passe la journée avec sa phylé à haler les pierres des embarcations avec les gens du rôle de l’élite, des équipes âper et le noble Ankhaef, directeur de Ro-Ché Khoufou.
Jour 25 : l’inspecteur Merer passe la journée avec son équipe à haler les pierres dans Toura, passer la nuit à Toura nord etc
Le transfert se faisait par voie fluviale vers le chantier royal de la pyramide nommée ‘akhet Khoufou’(l’horizon de Khéops).
L'ensemble du chantier se composait de plusieurs éléments :
la pyramide
le temple haut
la chaussée montante
le temple bas ou temple de la vallée
Un quai débarcadère a été découvert, il était utilisé pour le déchargement des bateaux par un bassin central nommé ‘she khoufou’ (le lac de Khéops). Sur le débarcadère se trouvaient des chapelles ainsi qu’un centre administratif nommé ‘ankhou Khoufou’ ce qui se traduit par “que vive Khéops”. Les rotations de bateaux se succédaient à un rythme soutenu, pratiquement tous les jours et demi, pour parcourir la distance de Toura à Giza, soit environ 40 km aller-retour.
L’inspecteur Merer exploitait également les mines de cuivre et de turquoise se situant sur la rive opposée à Ouadi el-Jarf. En effet, le cuivre est sans doute la ressource la plus stratégique pour l’Égypte, ce métal servait pour les armes aussi bien que pour les outils nécessaires à fabriquer les ciseaux servant à tailler les pierres. Le cuivre servait aussi bien à l’artisanat pour sculpter certaines statues en grès ou en calcaire, mais aussi pour les lames et les scies nécessaires pour fabriquer les pierres utilisées dans les édifices.
Les mines se trouvaient sur la route d'Ouadi El-Jarf dans le désert oriental d'Ouadi Araba. Ils obtenaient le cuivre par l’oxydoréduction de la malachite, un minerai de cuivre, un procédé chimique qui permet par combustion d’arriver au cuivre métallique. Des fours ont été retrouvés aussi bien sur les mines de cuivre en face de Ouadi el Jarf mais également sur le plateau de Giza où des alignements ont été mis au jour. La turquoise en particulier se trouvait sur la rive opposée à Ouadi El Jarf.
La quantité de cuivre n’a pas été recensée, mais il semble qu’une très grande quantité de cuivre était requise, car le cuivre s’usait à très grande vitesse. Le prix du cuivre était exorbitant et demandait de plus des installations quasi industrielles pour suivre la demande galopante du métal. Ce sont des découvertes récentes, mais d'une importance capitale, dans la mesure où elles prouvent indéniablement que les pierres étaient bien transportées des carrières vers le port de Khéops pour être utilisées à la construction de la pyramide.
Ces découvertes nous enseignent aussi sur la façon dont le cuivre était excavé en très grandes quantités des mines, pour la fabrication des outils.
Les fouilles du site de Ouadi el-Jarf continuent de jours, dirigées par le Pr Pierre Tallet.
2 - Les découvertes précédentes sur le plateau de Giza
En mai 1837, l’archéologue britannique Howard Vyse met au jour les chambres de décharges situées au-dessus de la chambre du roi dans la pyramide de Khéops. Il y découvre des graffitis peints à l’encre rouge par les carriers, en effet ces derniers inscrivaient les noms de leurs équipes, les Phylées. Ces noms pouvaient être très classiques comme ‘les suivants de Khéops’ ou étranges comme ‘les ivrognes de Khéops’. Cette encre rouge était habituellement utilisée dans les carrières. Elle était produite en broyant des pierres de couleur rouge retrouvées dans le désert, obtenait une sorte de poudre qui était ensuite mélangée à de l’huile.
Ces graffitis prouvent que cette pyramide appartient bien au pharaon Khéops 4ème dynastie, son nom est clairement écrit à l’intérieur d’un cartouche (khoufou) suivi du nom de la Phylée, et qu’elle a été assemblée par des équipes d’ouvriers spécialisés.
3 -La découverte des installations au sud du ‘Wall of the crow’
Le Dr Zahi Hawass et le Dr Mark Lehner ont découvert au sud du mur ‘Wall of the crow’ les tombes des contremaîtres et des ouvriers qui ont construit les pyramides.
Celles des contremaîtres étaient assez élaborées avec un couloir décoré de peintures et de textes donnant le nom du propriétaire. On peut aussi y trouver des mentions de protection de la tombe, telle que des malédictions à l’encontre de celui qui oserait profaner les lieux. Celles-ci comprennent des colonnes d’animaux féroces tels que le lion, le crocodile, l’hippopotame, et les serpents, prêts à les dévorer. Au fond du couloir, une descenderie, ou puits funéraire, contenait le cercueil du défunt momifié.
Les tombes des ouvriers étaient plus simples, comportant une excavation à même la terre avec la dépouille du défunt. Parfois, une poterie, un tissu, ou une peau d’animal, recouvrait le corps momifié par le désert. Ces tombes ont pour intérêt principal de prouver que les pyramides n’ont pas été construites par des esclaves.
Le Dr Mark Lehner a retrouvé toute la zone contenant les lieux de vie des ouvriers et contremaîtres. Les vestiges des boulangeries, des fours pour cuisiner les repas, ont été mis au jour. Tous étaient ainsi fort bien nourris, afin qu’ils puissent avoir la force de travailler durement. Ils bénéficiaient de repas consistants de viande de bœuf, de canards, d’oies, de poissons, mais aussi du pain, des oignons, de l’ail, des laitues, du poireau, des fèves, des noix, des raisins, des gâteaux au miel, de la bière et de l’eau du Nil.
Le Dr Mark Lehner a aussi retrouvé les restes des lieux de repos où plusieurs ouvriers s’allongeaient pour dormir, protégés par un toit fait de feuilles palmiers. De plus, il a aussi découvert les lieux où étaient pris les repas sous des tonnelles ombragées par des feuilles de palmiers.
Une organisation quasi militaire était mise en place, et toutes les régions de l’Égypte y participaient en envoyant de la viande, du poisson, des légumes, des fruits, du blé pour le pain, du miel, et de la bière, entre autres. Toute cette organisation a contribué au résultat final extraordinaire de la pyramide de Khéops dont nous pensons qu’elle a dû être construite en 20 ou 25 années.

4 – Le travail de Francine Darmon sur les pollens de Khéops
Les pollens, éléments reproducteurs mâles chez les plantes à fleurs, sont les véritables témoins de la vie végétale conservés dans les sédiments et permettent de reconstruire les éléments du passé. Les pollens ont été retrouvés dans les interstices des joints des pierres du couloir menant à la chambre dite de la reine, couloir médian de la pyramide. D’autres pollens de légumineuses ont été retrouvés en grande quantité (près de 2000 par lames) attestant que ces matériaux se trouvaient à proximité immédiate de surfaces cultivées, ainsi que des pollens de myrte et nénuphars (nennefer).
Des pollens aquatiques ont été retrouvés en pourcentage moindre indiquant la contribution du Nil dans la fabrication des mortiers des joints des pierres.
Des pollens de papyrus et de saule ont été aussi retrouvés proches de la pyramide.
Les pyramides égyptiennes ont donc bien été construites par les anciens égyptiens qui possédaient tous les moyens techniques mis à leur disposition, mais surtout grâce à leur sens pratique.
Culture
Enfin, les soi-disant extraterrestres ne seraient pas intervenus sur une construction à très grande valeur religieuse. Ils n’auraient pas été concernés par cet aspect et auraient ôté aux égyptiens leur possibilité d’accéder à leur au-delà mérité par leur travail. Travailler pour le pharaon était considéré comme un service divin.
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