Le rapport complet du Canada sur les PAN recommande la création d'un « service dédié »
Fait rare, le Bureau du Conseiller Scientifique en Chef du Canada a publié son analyse complète des efforts scientifiques consacrés à l'étude des PAN.
Le rapport de 50 pages a été publié le 14 juillet 2025. Couvrant tous les aspects des phénomènes anormaux non identifiés, son objectif était d'examiner s'il y avait un intérêt scientifique à mener une enquête sur le sujet. Comme l'avait déjà signalé Sentinel, l'analyse statistique et le rapport préliminaire étaient déjà disponibles depuis plusieurs mois.
Le résumé de l'analyse du rapport dresse un tableau sombre de l'état de l'enquête sur les PAN au Canada. Malgré le nombre élevé d'observations, les témoins signalent rarement leurs observations.
Certaines sources publiques estiment que les Canadiens signalent annuellement de 600 à 1 000 observations de PANI. Dans le cadre du sondage commandé pour le projet Ciel Canada, un répondant sur quatre a affirmé avoir été personnellement témoin d’un PANI au cours de sa vie. Cependant, seulement 10 % des personnes interrogées ont signalé leur observation, et 40 % des répondants ont admis ne pas savoir à qui s’adresser pour le faire. Il est intéressant de noter que la plupart des répondants sont favorables à la création d’un service du gouvernement fédéral chargé de recueillir les rapports sur les PANI et de mettre les résultats à la disposition du public.
Les organismes gouvernementaux mènent rarement des enquêtes sur les signalements d'UAP et ne communiquent pas entre eux à ce sujet.
Les consultations menées auprès de nombreux ministères et organismes fédéraux ont révélé que ces derniers recevaient occasionnellement des informations et des rapports sur les PANI de la part de leurs intervenants et du public. Cependant, peu de ces organisations enquêtent sur ces observations, à moins qu’elles ne concernent des aspects précis de leur propre mandat, comme la sécurité nationale, la sécurité des transports ou la sécurité publique. La plupart des ministères ne compilent pas les rapports qu’ils reçoivent, ce qui rend difficile la présentation d’informations sur le nombre de signalements ou le type de réponses fournies aux témoins. Actuellement, les rapports sur les PANI sont dispersés entre plusieurs organisations gouvernementales et non gouvernementales.
Le rapport souligne également plusieurs faiblesses.
il n’existe pas de plateforme officielle et accessible permettant aux Canadiens de signaler des PANI, d’obtenir des explications potentielles ou de consulter des informations fiables sur les PANI. Cette situation contribue à la diffusion d’informations erronées et à la désinformation.
les activités visant à étudier les PANI avec rigueur scientifique et à mobiliser la communauté scientifique canadienne sont limitées.
Efforts modérés en vue d’améliorer la culture scientifique, y compris dans le domaine des sciences planétaires : combiné à l’absence d’un système transparent et cohérent de signalement et d’analyse des PANI, ce manque d’engagement amplifie l’incidence de la diffusion d’informations erronées et de la désinformation.
La liste mondiale des groupes d'enquête officiels comprend la SEFAA au Chili, l'AARO et la NASA aux États-Unis et le GEIPAN en France.
Le rapport officiel suggère quelques solutions intéressantes, notamment :
Désigner un responsable : choisir un ministère ou organisme fédéral responsable de la gestion des données publiques sur les PANI.
Établir un service réservé à ces activités : ce service recueillerait les témoignages, enquêterait sur les cas et publierait des analyses. Il fournirait des informations sur les PANI aux Canadiens de manière proactive.
Améliorer la capacité de production de rapports dans le domaine de l’aviation civile : Transports Canada devrait encourager les pilotes, les membres d’équipage et les contrôleurs aériens à signaler les PANI sans craindre la stigmatisation. En collaboration avec NAV CANADA, le personnel de Transports Canada devrait analyser les rapports sur les PANI afin de mettre les tendances en évidence et de fournir des explications aux pilotes, ce qui contribuerait à réduire les distractions pendant les vols.
Soutenir un dialogue avec le public : il faudrait élaborer une stratégie proactive visant à accroître la transparence et la communication avec le public au sujet des PANI.
Favoriser le libre accès et les données ouvertes : les données relatives aux PANI devraient être mises à la disposition du public à des fins de transparence et de soutien à la recherche.
Soutenir la science citoyenne : des initiatives et des programmes de science participative devraient être mis en place pour permettre la participation de bénévoles à l’étude des PANI.
Fournir des outils de collecte des données : il est recommandé de soutenir l’élaboration et le déploiement d’outils numériques et portatifs accessibles au public pour faciliter le signalement des observations de PANI et favoriser la collecte de données standardisées.
Tirer parti de la force du Canada en matière de recherche en astronomie et en aérospatiale : le Canada dispose d’une réserve de talents et d’une infrastructure de recherche dans ce secteur qui sont exceptionnelles. Les membres de cette communauté devraient avoir la possibilité de participer au débat public sur les PANI.
L'importance accordée à la transparence et à la recherche scientifique est louable. Il est à espérer que les pouvoirs exécutif et législatif emboîteront le pas. Peut-être qu'à l'avenir, la mise en œuvre de cette proposition exemplaire permettra aux scientifiques et aux citoyens d'accéder à des données de meilleure qualité que celles actuellement disponibles.
