“Lanceurs d’alerte” : annonces extraordinaires, absence de preuves
Ces dernières années ont été marquées par des annonces sensationnelles de la part de lanceurs d’alertes, sans que des preuves appuyant leurs dires puissent être transmises au public.
Lorsque Lue Elizondo répondait à ses premières interviews publiques sur le sujet de programmes militaires secrets, il proclamait que les Etats-Unis disposaient de matériaux “exotiques”, sans s’avancer plus.
Un débris provenant des discutables “Art’s parts”, récupéré par TTSA, ayant fait l’objet d’un accord de recherche avec l’armée américaine a eu son rapport d’analyse publié l’année précédente, contredisant les précédentes analyses faites par Harold Puthoff concernant les signatures anormales de la combinaison de bismuth-magnésium.
Cependant, étant donné le nombre d’erreurs factuelles du rapport historique publié la même année par le groupe d’étude des PAN du Pentagone, on peut s’interroger sur la fiabilité de cette contre-analyse.
Dans des documents officiels mis en lumière par le chercheur Dean Johnson, Lue Elizondo franchit un cap.
Le gouvernement américain (ou un sous-traitant du secteur de la défense) a en sa possession du matériel exotique d'origine non humaine.
Si le terme “exotique” pourrait s’appliquer à des technologies non-conventionnelles de sidérurgies en apesanteur, par exemple, l’utilisation du terme “non-humain” est un nouvel euphémisme du langage utilisé pour ne pas dire extraterrestre. Il est souvent placé sous le couvert d’ouvrir la possibilité d’une origine interdimensionnelle, une hypothèse tellement hasardeuse qu’elle suffit à déclencher l’ire de certains scientifiques.
Le fait d’avoir désormais dans un document officiel l’affirmation que le gouvernement US dispose de tels matériaux de la part d’une des figures de proue des efforts de divulgation d’une partie de l’administration de la défense américaine est une avancée notable.
Plus loin dans le document, Lue Elizondo indique une des raisons possibles au décrochage des efforts de rétro-ingénierie sur des engins avancés, dont les premiers efforts remontent publiquement à 1949.
J'ai également été informé qu'immédiatement après les attaques terroristes du 11 septembre, le gouvernement américain a considérablement réduit ses efforts en matière de recherches au sein des programmes anciens traitant des PAN en raison des contraintes budgétaires liées à la guerre mondiale contre le terrorisme.
En effet, en termes de statistiques budgétaires, les attentats du 11 septembre 2001 ont mis fin à un plateau atteint dans la dépense militaire américaine en 1986, et lancés une envolée qui se poursuit aujourd'hui.
On peut cependant se demander à quel point ces efforts de recherches anciens sur le sujet des PAN sont coûteux. Lors d’un speech donné le 10 septembre 2001, le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld a rappelé que les États-Unis ne peuvent retracer 2,3 trillions de dollars de leur dépense budgétaire, qui s’élève à l’époque à 300 billions par année. Pour qu’un programme de recherche soit affecté par des dépenses supplémentaires alors que le budget annuel a plus que doublé pour atteindre 600 billions dès 2008 et 871 en 2022, cela soulève une question sur les financements absorbés par celui-ci, et la faiblesse de ses leviers politiques lui permettant de sécuriser son financement. De plus, le Pentagone a raté son septième audit financier de suite.
Une des déclarations les plus frappantes à voir maintenant consignée dans les documents officiels du congrès américain est la suivante :
Je suis au courant de plusieurs incidents au cours desquels l'armée américaine et certaines entreprises sous contrat de défense ont récupéré des engins/véhicules d'origine non humaine. Dans certains cas, des spécimens biologiques ont été récupérés lors de ces crashs.
Là où Lue Elizondo a toujours été très prudent concernant la présence de corps dans des engins exogènes, il n’utilise pas ici de conditionnel sur la récupération de ceux-ci.
L’évocation de corps déclenche davantage l’ire des scientifiques que l’évocation d’engins, alors qu’il n’est pas scandaleux d’imaginer qu’un engin soit piloté par… un pilote. La référence à des êtres descendants sur Terre dans des vaisseaux extraterrestres déclenche cependant le ridicule lié aux récits de “petits hommes verts”. Les lanceurs d’alerte qui ont pris la parole sur le sujet usent donc de mille euphémismes pour ne pas faire référence à des corps, d’autant plus qu’ils n’ont aucune preuve montrant leur existence, et que de nombreux faux ont miné la confiance dans cet aspect de la recherche sur les PAN depuis des décennies.
Lue Elizondo ajoute ensuite :
Je ne sais cependant pas si l'un de ces spécimens était "vivant" au moment de la récupération. En outre, je ne sais pas si ces spécimens biologiques étaient complets ou partiels, en raison de la nature des écrasements.
Alors qu’il présente comme une certitude que des “spécimens biologiques” ont été récupérés, il ne peut dire s’ils étaient vivants ou morts, ou même en un seul morceau. Cela tendrait à indiquer que sa confiance dans cette information ne vient pas d’êtres qu’il aurait vu lui-même, que ce soit directement ou par preuve photographique. On peut donc s’interroger sur le moyen qu’il a utilisé pour vérifier cette information tierce, lui permettant d’affirmer que des corps ont été récupérés.
Cela rappelle les déclarations de nombreux anciens officiels de l’administration américaine dévoilées dans le documentaire “The Age Of Disclosure”, particulièrement celles de Jay Stratton, ancien responsable du groupe secret d’étude des ovnis du département de la Défense, déclarant :
J'ai vu de mes propres yeux des engins et des êtres non humains.
Cependant, là aussi, on peut se demander quelles preuves seront montrées dans le documentaire, qui n’est pas encore diffusé au moment où nous écrivons ces lignes.
Dans le document de questions-réponses entre Lue Elizondo et le Représentant Burlison, le premier ajoute :
Plusieurs scientifiques importants associés à AAWSAP et à AATIP ont participé à une conversation parrainée par la Maison Blanche vers 2004, afin de déterminer si le public américain était préparé à la reconnaissance des PAN par le gouvernement américain. Après environ une semaine de délibérations, il a été décidé que le gouvernement américain ne devait divulguer au public aucune information relative aux PAN.
Si le secret mis sur le sujet des ovnis aux US ne fait pas de doute, puisque désormais toute information ou document concernant ce sujet est automatiquement classé secret, il est rare de savoir exactement à quel moment la décision est prise de mettre en place ce secret et ses modalités, ainsi que la logique derrière cette décision.
Cette déclaration de Lue Elizondo montre que ce sont des scientifiques qui ont pu participer à ces délibérations sous l’égide de la Maison Blanche, à l’époque sous la direction de George W. Bush.
Celui-ci avait refusé de répondre aux questions sur le sujet, mais a ajouté :
Cela pourrait vous mettre en orbite.
Une autre déclaration intéressante à voir écrite désormais noir sur blanc est la suivante :
La CIA s'est opposée au transfert de matériaux avancés d'origine non humaine de Lockheed Martin à Bigelow Aerospace.
Si des anciens de la CIA ont toujours été mesurés quant à l’implication directe de celle-ci, avec, par exemple, Andrew Bustamente, il ne fait aucun doute que toutes les puissances majeures de la planète dispose de groupe de récupération de technologies étrangères.
Si ces actions peuvent être illégales, elles sont extrêmement bénéfiques pour diagnostiquer les développements technologiques d’acteurs rivaux ou alliés, et en faire profiter sa propre industrie.
En supposant la présence d’engins avancés entièrement ou partiellement non-humains lors d’atterrissages ou de crashs, la récupération de ces objets deviendrait un enjeu de sécurité nationale protégé par le plus haut niveau de secret. La réussite ou non de la rétro-ingénierie ne rentrerait même pas en compte, puisque l’intérêt premier d’une telle opération serait d’empêcher l’acteur d’origine ou un autre acteur intéressé de récupérer l’engin.
Cependant, l’implication directe de la CIA ici n’est pas forcément illégale, si l’Agence a déterminé que la structure BAAS / AAWSAP constituait une potentielle brèche de sécurité, étant donné l’intérêt stratégique de ces objets, on peut comprendre qu’elle ait empêché les transvasements du résultat de ses opérations de récupérations, quand bien même elle aurait échoué à en comprendre la technologie.
Dans une réponse suivante, Elizondo ajoute que l’Armée de l’Air, qui avait été la première cheville ouvrière publique du traitement des cas d’ovnis aux Etats-Unis a aussi montré une certaine résistance aux partages d’informations.
Ces déclarations sont intrigantes quand elles sont mises en parallèle avec celles encore plus étranges du lanceur d’alerte Jake Barber, qui a lui déclaré dans un premier temps avoir lui-même récupéré des engins non-humains, sans fournir de preuve, puis vouloir lancer un programme public-privé utilisant des êtres humains “psionics” capable de piloter des engins non-humains à distance pour pouvoir prouver ses dires.
D’aucuns pourraient se demander ce qui a empêché Barber de mener ce travail en amont de ses déclarations, pour avoir les preuves permettant d’appuyer ses dires.
Nous avons aussi appris cette semaine que le lanceur d’alerte David Grusch, qui avait mentionné que les Etats-Unis avaient récupéré des éléments biologiques lors de crashs d’engins non-humains lors d’auditions publiques au congrès, et se proposant de donner toutes les informations lors de briefings secrets, n’a toujours pas obtenu d’accréditation lui permettant de délivrer ces informations plus d’un an après.
De son côté, le lanceur d’alerte Jason Sands se refuse à revenir sur les déclarations concernant les missions d’éliminations de supposés êtres non-humains, après être apparu comme témoin dans le dernier documentaire de James Fox, The Program, et sans pouvoir apporter de preuve de ses rencontres rapprochées.
Les déclarations de plus en plus audacieuses des lanceurs d’alerte se heurtent désormais à l’incrédulité d’une bonne partie des champs scientifiques et militaires n’ayant jamais été briefé sur le sujet, et à la masse de la population qui découvrait tout juste l’existence de la réalité du phénomène ovni ces dernières années.
Des documents récents fuités par d’autres lanceurs d’alerte ont aussi été mis en cause comme montrant des objets hors contexte comme étant des ovnis. D’autres objets présentés comme anormaux ont aussi été expliqués par des causes conventionnelles.
Une étape est donc nécessaire à franchir, la mise au jour d’une preuve scientifique indiscutable de la présence d’objets présentant des technologiques exogènes. Le Dr. Garry Nolan mène les études sur les débris à l’université de Stanford sur fonds propres, Le Dr. Avi Loeb met en place des stations d’observations multimodales depuis l’université d’Harvard. Le Pr. Hakan Kayal enquête par satellite et par observatoires déployables sur des zones réputées à haute intensité. Le Pr. Knuth et le Dr. Szydagis de l’University at Albany mènent des campagnes de terrain multispectrales. La Dr Villarroel de NORDITA mène plusieurs projets de recherche d’engins anormaux dans l’espace. Sentinel, en lien avec l’université de Bourgogne-Europe, déploiera son premier laboratoire mobile d’enquête terrain et d’observation en 2025.
La solution aux décennies de doute sur les images, débris et vidéos est peut-être en train de s’achever par les efforts collectifs des scientifiques et chercheurs dont le lecteur pourra trouver un résumé ici.
Un autre espoir pour l'administration de freiner son propre zèle pour le secret est la création d'un groupe de travail sous la direction de la députée Anna Paulina Luna, même s'il n'a pas le pouvoir de déclassification.